Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Organization of the United Nations – FAO), plus de 4 millions de tonnes de pesticides ont été utilisés en 2017 au niveau mondial.
Les pesticides sont omniprésents dans notre environnement quotidien : air que nous respirons, aliments et eau que nous consommons, traitement des animaux domestiques et des matériaux.
Les pesticides présentent un risque avéré pour la santé.
Dès lors, l’évaluation de l’exposition humaine aux pesticides est une question préoccupante pour les autorités de santé comme pour les individus.
Les pesticides, qu’est-ce que c’est ?
L’étymologie de pesticide nous vient des mots latins “Pestis” qui désigne un fléau et de “Caedere” pour tuer.
Les termes de produits phytosanitaires, de produits phytopharmaceutiques ou de produits de protection des plantes sont également employés.
Dérivés des armes chimiques, les pesticides regroupent un grand nombre de substances utilisées pour détruire, contrôler ou repousser les espèces vivantes jugées indésirables : insectes (insecticides), plantes (herbicides), champignons (fongicides), rongeurs (rodenticides), vers (nematocide), mollusques (molluscicide), bactéries (bactéricide).
Il existe plus de 400 substances actives pesticides. Ils sont principalement employés pour le traitement des cultures, les usages vétérinaires, les usages domestiques et l’hygiène humaine.
Quels sont les différents types de pesticides ?
Les pesticides sont également classés selon leur famille chimique : organochloré (DDT, lindane...), organophosphorés (malathion, chlorpyrifos...), pyrethrinoïdes (perméthrine, deltamethrine...), carbamate et dithiocarbamates (methomyl, carbofuran, mancozène, thirame...), triazine (atrazine, simazine...), phénoxyacides (2,4-D, MCPA...), aminophosphonate (glyphosate, glufosinate...).
Quels sont les effets sur la santé des pesticides ?
Les recherches scientifiques sur les effets de l’expositions aux pesticides montrent des effets délétères sur la santé humaine, effets qui sont différents pour des expositions aigues ou chroniques.
L’expertise collective de l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM) mettent en avant les pathologies suivantes :
- Troubles de la fertilité
- Troubles de la fécondabilité
- Troubles de la grossesse
- Troubles du développement de l’enfant
- Cancers de l’enfant
- Cancers de la prostate
- Cancers du testicule
- Lymphomes non‑hodgkiniens (cancer du système lymphatique)
- Leucémies (cancer des cellules de la moelle osseuse)
- Myélome (cancer de la moelle osseuse)
- Maladie de Hodgkin (cancer du système lymphatique)
- Mélanomes malins cutanés (cancer de la peau)
- Tumeurs cérébrales
- Maladie de Parkinson (maladie neurologique chronique dégénérative)
- Sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot (maladie neurodégénérative)
- Maladie d’Alzheimer (maladie neurodégénérative)
- Troubles cognitifs
- Troubles anxio‑dépressifs
De nombreux pesticides sont reconnus cancérigène, mutagène, reprotoxique, neurotoxique et/ou perturbateurs endocriniens.
Si les effets d’une exposition aigues sont souvent bien identifiés en raison des intoxications en milieux professionnels, les effets d’une exposition chronique sont souvent peu documentés mais les résultats des études épidémiologiques montrent des liens entre l’exposition chronique aux pesticides et les risques pour la santé.
Pourquoi l’exposition aux pesticides présente un risque plus important pour les femmes enceintes ou allaitantes ?
Les pesticides reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens affectent les capacités de reproduction (fausses couches, difficultés à faire un enfant, mort fœtale).
L’exposition prénatale aux pesticides peut avoir de graves effets sur le développement embryonnaire et fœtal car ces substances peuvent traverser la barrière placentaire.
Les pesticides affectent les processus biologiques et endocriniens de l’organisme des femmes enceintes et agissent indirectement sur la santé de l'enfant à naître.
Les pesticides peuvent également passer dans le lait maternel et affecter les nourrissons dont les organismes sont très fragiles.
Comment évaluer son exposition aux pesticides ?
Le kit d’analyse EXPOZOM Organic permet de réaliser un bilan de son exposition aux pesticides à partir d’une mèche de cheveux.
L’analyse des pesticides dans les cheveux est réalisée par un laboratoire certifié et permet d’une part d’identifier les pesticides auxquels l’organisme est exposé et d’autre part de mesurer le niveau d’exposition.
Quelles sont les principales sources d’expositions domestiques aux pesticides ?
L’exposition aux pesticides a lieu au cours de notre vie de tous les jours sans même que nous en soyons conscients.
- L’alimentation (Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments ; 1 aliment sur 2 contient des traces de pesticides).
- L’eau de consommation (du robinet ou en bouteille).
- Le traitement des cultures qui expose les riverains à une contamination persistante de leur logement conséquence de la dérive des produits appliqués. Les organismes de surveillance de la qualité de l’air rapportent que l’air extérieur contient des résidus de pesticides provenant des utilisations agricoles, même à des distances très éloignées des zones d’épandage.
- Les traitements contre les nuisibles (cafards, punaises de lit, moisissures...).
- L’utilisation de produits contre les moustiques (diffuseur, spirales, bombes insecticides...).
- Le traitement du mobilier et des charpentes (insecticides et fongicides).
- Le traitement des moisissures (fongicides)
- L’utilisation de produits biocides (pesticides autorisés pour un usage domestique).
- Le traitement des literies contre les acariens.
- Le traitement des jardins et potagers.
- Les traitements antipoux / produits d’hygiène.
- Le traitement des animaux domestiques avec certains produits contre les puces ou les tiques.
Parmi les pesticides auxquels nous sommes exposés, certains ont été interdits depuis plusieurs dizaines d’années mais du fait de leur persistance dans l’environnement ils continuent de contaminer aujourd’hui tout l’écosystème, comme par exemple le lindane ou le pentachlorophénol qui ont été employés notamment pour le traitement des charpentes.
L’exposition professionnelle aux pesticides
Depuis le milieu du XXème siècle, les progrès dans la chimie de synthèse ont permis la mise au point d’un très grand nombre de pesticides dont l’usage s’est répandu pour le traitement des cultures et l’hygiène vétérinaire.
Les agriculteurs sont les principaux utilisateurs de pesticides dans le monde. Ce sont aussi les personnes qui y sont le plus exposé. L’exposition se produit principalement lors :
- De la préparation des traitements à partir de formulations très concentrées.
- De l’application des traitements sur les cultures.
- Du nettoyage des équipements de traitement.
- Des visites dans les parcelles traitées.
Les formulations contiennent le ou les principes actifs des pesticides ainsi que divers adjuvants comme des solvants organiques toxiques.
EXPOZOM Air permet aux professionnels de l’agriculture d’évaluer leur exposition à ces substances volatiles.
Aujourd’hui, les semences peuvent être recouvertes de pesticides et les récoltes traitées pour améliorer leur conservation pendant le stockage (céréales contre les moisissures et les champignons, pommes de terre contre la germination...). Les opérateurs sont donc exposés durant leurs manipulations (achat, transport et stockage).
Contrairement aux idées reçues, les résultats des études sur les fréquences de traitement montrent que c’est l’arboriculture fruitière qui est la plus consommatrice de pesticides suivi de la viticulture puis enfin de la culture des céréales.
Les métiers suivants sont également exposés professionnellement aux pesticides mais ne sont pas suffisamment informés des risques liés à leurs activités :
- Les professionnels des traitements contre les nuisibles,
- Les employés des fabricants et des distributeurs de pesticides,
- Les professionnels de la décontamination après inondation et dégâts des eaux,
- Les professionnels du traitement et de la transformation du bois (menuisiers, charpentiers, ébénistes...)
- Les jardiniers (espaces verts public et privés),
- Les agents de traitement des voiries (voie publique, réseau ferré).
Les vêtements de travail sont la plupart du temps fortement contaminés par des pesticides et peuvent être une source d’exposition indirecte par la contamination des véhicules et des logements, s’ils sont portés en dehors du travail.
